Boito vs Ruskin

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En résidence à l’Usine Utopik, implantée dans le Cotentin, j’ai pensé continuer mes recherches sur les ruines, en m’intéressant cette fois aux ruines laissées par la seconde guerre mondiale.
La région, largement bombardée lors du débarquement, et particulièrement Saint Lô, surnommée par Samuel Beckett « Capitale des ruines » semblaient des terrains d’exploration prometteurs…
Rapidement, je me suis rendue compte que les ruines ne persistaient pas dans le paysage, tant rural qu’urbain.

Les stigmates sur le territoire sont autant de témoignages laissés aux générations futures. Lorsqu’on reconstruit à l’identique ou en effaçant toute trace de l’ancienne construction, que disons-nous de notre volonté d’oubli et de mémoire ?
Deux églises me permettent d’interroger le sort réservé aux bâtiments bombardés: Saint-Etienne-le-Vieux, à Caen, laissée à l’état de ruine et Notre Dame de Saint Lô, reconstruite mais en laissant visible la trace de sa réparation.
La première correspond à la conception de Ruskin, écrivain anglais du 19ème siècle opposé à Violet-le-Duc, qui souhaitait que les restaurations se fassent fidèlement à la construction originale. Pour Ruskin, les ruines doivent rester en l’état, en assumant leur disparition progressive.
Boito, architecte italien, propose un solution médiane : le bâtiment doit être rénové en rendant visible la reconstruction. L’église de Saint Lô est une illustration parfaite de cette théorie.
Ces deux églises font acte de mémoire, quand celles reconstruites à l’identique amènent à l’oubli…

 

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