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Tout a commencé par un grenier de famille, le grenier de la ferme de mon oncle, dans le Pas-de-Calais, simplement parce que ce grenier était pour moi évocateur de souvenirs d’enfance, et parce que ce lieu me captivait, que la lumière était belle.

C’est l’essence du grenier, son atmosphère, son âme, que je cherche à capter. Je ne m’arrête pas à l’anecdote. Les objets ne sont que des pistes.
Les greniers sont des témoins. C’est là que sont enfermés les souvenirs, la mémoire de nos ancêtres… Les secrets de famille, ce qu’on veut oublier, ou retrouver. Nous même participons à cette histoire familiale en y laissant nos traces lorsque nous occupons la maison. Le grenier est un témoin du passé, mais en perpétuelle évolution.

On a tous des souvenirs de greniers, inquiétants pour certains, chaleureux et accueillants pour d’autres… Parfois étriqués et sombres, parfois vastes et proches de la voûte d’une église, lumineux, invitant au recueillement… Parfaite sépulture du souvenir des anciens.

Le lieu est fascinant : pièce étonnante puisque sans murs ni plafond, lumière douce et chaleureuse, parfois plus obscurité que lumière. On monte au grenier, il est le sommet de la maison comparable au cerveau d’un homme, refuge des peurs et des souvenirs, antre de l’inconscient.